jeudi 5 mars 2015

Lettre à mon ravisseur de Lucy Christopher



« J'ai appelé à l'aide à en avoir la gorge qui brûlait, même si ça ne servait à rien. Au bout d'un certain temps, je n'ai plus proféré que des sons, dans le but de t'effacer de ma vie. J'ai tapé des bras contre la porte, me faisant des bleus jusqu'au coude, m'arrachant des lambeaux de peau aux poignets. J'étais désespérée. »


Gallimard Jeunesse ( 9 septembre 2010 )
352 pages
Thriller / Jeunesse
Auteur : Lucy Christopher

Ma note :14/20



Lettre à mon ravisseur


Ça s'est passé comme ça.
J'ai été volée dans un aéroport.
Enlevée à tout ce que je connaissais, tout ce qui était ma vie.
Parachutée dans le sable et la chaleur.
Tu me voulais pour longtemps.
Et tu voulais que je t'aime.

Ceci est mon histoire.
Une histoire de survie.
Une lettre de nulle part.




Mon avis

Ce livre me tentait depuis un petit moment et l'autre jour, en faisant un tour dans ma bibliothèque, je le vois. Je n'ai pas attendu pour le découvrir.

C'est l'histoire de Gemma kidnappé dans un aéroport de Bangkok. Cette dernière écrit une lettre à son ravisseur et revient donc sur son histoire, son rapt et sa vie dans le désert australien, là où Ty, son kidnappeur, décide de l'emmener.

Je ressors de cette lecture très mitigée, plusieurs points négatifs m'ont troublé durant celle-ci mais, il y a pourtant un travail de fond que j'ai apprécié.

• Le livre n'a pas de chapitres, ni même de petites étoiles pour séparer certains passages et cela m'a gêné énormément. Je comprends le choix de l'auteure de vouloir faire de ce roman une sorte de lettre mais, j'aurais aimé certaines séparations pour donner un peu de rythme au récit.

• Gemma est la narratrice et elle parle à son ravisseur. Tout le roman est donc constitué de la première et la deuxième personne du singulier. J'ai trouvé cela plutôt frustrant car, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. L'auteure ne laisse pas de place aux lecteurs - nous sommes dans une correspondance unique - nous devenons juste des regards extérieurs à ces évènements !

•  Je comprends le ressenti de Gemma mais, j'ai trouvé certaines de ces réactions étranges et je n'aurais pas pris certaines de ces décisions. En étant en plein milieu du désert, sans vraiment savoir où on est, tenter la fuite me paraît une option plutôt suicidaire, par exemple. En dehors du rapt et de l'isolement du désert, je trouve que l'on connaît peu Gemma.

• Ty, le ravisseur, est celui qui m'a le plus troublé et dont j'accorde à l'auteure pour son travail - un grand bravo ! Ce personnage est censé être méchant, être un monstre,  être quelqu'un de vraiment détestable et pourtant, ce n'est pas vraiment le cas. Il est peut-être dérangé, obsédé mais, il n'est pas le monstre que l'on pense qu'il est. L'auteure nous entraine d'une manière très subtile au syndrome de Stockholm et je dois dire être agréablement surprise par ce travail effectué.

• J'ai aimé les descriptions très complètes de l'auteure, sur le désert australien. J'ai vraiment aimé cette ambiance coupé du monde, ce désert est beau et vivant mais, tellement dangereux en même temps.

En bref, c'est un roman que j'ai aimé découvrir mais, dont le souvenir ne sera pas éternel. Certains points négatifs, ont gêné ma lecture mais, c'est un bon roman dont l'auteure a su insérer la psychologie, en douceur et avec intelligence !