lundi 21 juillet 2014

Elle, pinces et dépendance de Éléonore Cannone


« Les parents d'Elle avaient toujours eu très peu d'imagination en matière de prénoms. Le jour de sa naissance, ils avaient dit : "Tiens, c'est elle" et avaient tout naturellement décidé de l'appeler "Elle" »


{ emprunté à la bibliothèque }

L'altiplano ( 15 janvier 2007 )
192 pages
Fantastisque 
Auteur : Éléonore Cannone

Ma note : 15/20



Elle, pinces et dépendance

Ce soir, en rentrant chez lui, étreint par une lucidité dévorante, Jérôme pensait très sérieusement à en finir. Fatal instinct de conservation. Il était totalement écœuré. Il était en train de crever de manque d'amour et de rêve, d'un manque de premières nécessités. (...) Un dernier souhait, Jérôme? lui avait demandé son ultime battement d illusion. Manger des chipirons à l encre. Sur ce, Elle s était dit que l Occasion se présentait. Il fallait faire vite et empêcher Jérôme de mettre son plan à exécution, c est-à-dire de manger des chipirons à l encre et de se faire sauter le caisson. Bon, pour les chipirons, elle allait s en occuper. Pour le saut, aussi. Après. Elle espérait juste qu elle n avait pas trop attendu, que Jérôme n avait pas été contaminé. Au point de ne plus pouvoir y croire. De ne plus y compter. De ne plus pouvoir la voir, Elle et ses chipirons. Au point de ne plus pouvoir la sauter, Elle. Pas ses chipirons. L'ouvrage : Jérôme est englouti dans un métier qui le lamine jour après jour. Il a fini par se soumettre à une existence qu il déteste et à laquelle il est incapable d échapper. Mais un soir, il découvre dans sa cuisine une ravissante jeune femme, prénommée Elle, en train de préparer son plat préféré. Or, personne, absolument personne, n a jamais possédé de double des clés de son appartement. Elle a tout pour plaire, Elle. C est une héroïne à l état pur, qui mène un combat virtuel contre les « crabes ». Pas ces grands crustacés décapodes au corps arrondi, armés de pinces puissantes, mais d autres qui leur ressemblent beaucoup et qui n ont de cesse d expliquer aux amoureux de liberté et de légèreté que « si on veut, on peut ». Ceux qui détruisent de l intérieur Jérôme, à petit feu. Elle, seule, peut encore le sauver. Mais Elle existe-t-elle vraiment ? Jérôme est-il endormi, éveillé, vivant ou mort ? Les crabes auront-ils finalement raison de lui comme de sa dernière illusion ?



Mon avis
 J'ai emprunté ce livre complètement au hasard. J'aime me lancer des défis et le dernier en date était : prendre un livre par hasard parmi les rayonnages de la bibliothèque, n'importe lequel et le lire. Lorsque j'ai tiré ce livre du rayonnage et que j'ai lu le résumé, j'ai pris peur, même la couverture ne m'inspirait pas. Mais un défi est un défi ! 

 • ◦˚ஐ˚◦ • Il faut un brin d'imagination pour lire ce livre • ◦˚ஐ˚◦ •

C'est la première fois que ça m'arrive mais, je ne sais pas si j'ai vraiment tout compris à ce roman. Pas qu'il est compliqué. Le style y est simple et fluide, pas de grande description et un langage actuel. Mais, tout y est au sens figuré et imaginaire.

C'est l'histoire de Jérôme, un pauvre bonhomme, totalement au bout du rouleau par son quotidien et son boulot. Il ne croit plus en rien, ni à l'amour, ni à l'amitié, en rien ! Elle, c'est son prénom, débarque dans sa cuisine un soir. Il ne la connaît pas mais, elle le connaît. Elle a déjà visité ses rêves et elle sait que Jérôme a besoin d'elle maintenant. Elle fait tout en son pouvoir pour que les crabes ne le possèdent pas et ne le dévorent pas. Les crabes sont les gens qui n'ont plus de rêves, qui vivent sans amour, qui vivent dans un quotidien triste et terne, qui ne croient plus en rien jusqu'à en mourir seul.

• ◦˚ஐ˚◦ •   La frontière entre le réel et l'irréel est trop mince dans ce roman • ◦˚ஐ˚◦ •

Les personnages sont sympas. Il y a Elle mais, ce qui m'a gêné avec ce personnage c'est qu'on ne comprend pas si elle est réelle ou non, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai classé ce roman dans fantastique. Jérôme est un personnage que je n'ai pas vraiment trouvé intéressant, un peu transparent alors que l'histoire tourne autour de lui, je pense que c'est un gros bémol.  Mais il y a aussi Réglisse, c'est le personnage que j'ai le plus aimé, il vit en décaler avec la société et non dans la normalité que souhaite notre système. Il ou elle (son corps ne traduisant pas ce qu'il est vraiment) aime ce mode de vie et le vit à fond !

• ◦˚ஐ˚◦ • L'auteur cherche peut-être à nous ouvrir les yeux • ◦˚ஐ˚◦ •

C'est grâce à ce dernier personnage que j'ai compris où l'auteure souhaite en venir car, je pense que le but est de nous faire ouvrir les yeux sur un quotidien qui nous bouffe et nous empêchent de profiter de la vie pleinement.
En bref c'est un roman qui m'a fait réfléchir sur le sens de la vie et qui a été une lecture agréable mais, tout de même un peu compliqué à cause du peu d’explication que donne l'auteure et de son côté imaginaire !

« Elle avait notamment appris à bannir certaines phrases de son vocabulaire comme "j'aime bien" et surtout l'affreux "je t'aime bien". »