mardi 31 mai 2016

Contrecoups de Nathan Filer



« Les rêves, ils tiennent debout jusqu'à ce qu'ils se heurtent à la réalité et alors, d'un seul coup, ils s'effilochent. »



Édition Michel Lafon - 28 août 2014
352 pages
Drame
Auteur : Nathan Filer


Ma note : 18/20






Contrecoups

Matthew a 19 ans, et c’est un jeune homme hanté. Par la mort de son grand frère, dix ans auparavant. Par la culpabilité. Par la voix de Simon qu’il entend partout, tout le temps…
Matthew a 19 ans et il souffre de schizophrénie, une maladie qui « ressemble à un serpent ». Pour comprendre son passé et s’en libérer, Matthew dessine, écrit. Il raconte l’enfance étouffée par la perte, la douleur silencieuse de ses parents ; l’adolescence ingrate brouillée par les nuages de marijuana ; la lente descente dans la folie, l’internement… Mais aussi, avec un humour mordant, le quotidien parfois absurde et toujours répétitif de l’hôpital psychiatrique, les soignants débordés, l’ennui abyssal… Et le combat sans cesse renouvelé pour apprivoiser la maladie, et trouver enfin sa place dans le monde.




Mon avis


Ce livre, je l'ai lu car, il y a quelque temps, on en entendait beaucoup parler sur la blogosphère et booktube. Il avait de très bons avis et j'étais impatiente de pouvoir enfin le découvrir. 

Le style de l'auteur est très intéressant mais, surtout il a su apporter, grâce à son écriture, une autre dimension à cette histoire. Le roman nous parle de la schizophrénie de Matthew. Celui-ci est le narrateur du récit. Nous sommes plongés dans son esprit, ses pensées et ses ressentis. Ce texte est décousu. J'ai pensé au début être face à un point négatif mais, pas du tout. C'est la force de ce roman. Grâce à son côté décousu et à sa chronologie défaite, on entre en plein milieu du trouble mental du jeune homme. Matthew va nous faire découvrir le début de la maladie, ses traitements et ses séjours en hôpital psychiatrique. Au point où sa maladie devient un personnage à part entière, Matthew la compare à un serpent. On ressent ses crises grâce à la police d'écriture qui change. Il y a beaucoup de répétitions, cela devrait être un point négatif mais, encore une fois, pas du tout, cela nous plonge encore davantage dans l'esprit complexe du narrateur.

Le jeune homme est très attachant. Même lorsqu'il refuse son traitement et qu'il devient un peu plus égoïste et égocentrique, je n'ai pas pu lui en vouloir. Il m'a régulièrement touché. L'auteur a su créer un personnage complet et même si avec la maladie, il est parfois compliqué de le comprendre et de suivre où il veut en venir, il arrive tout de même à nous entraîner là où il le désire.

Ce que j'ai aussi beaucoup apprécié, en plus du sujet sur la schizophrénie, c'est que Matthew, plus jeune, va connaitre la mort de son frère Simon. Tout le long du roman, j'étais très impatiente de savoir comment ce décès avait-il pu avoir lieu. Je sentais les émotions de Matthew face à ce drame et il ne faisait aucun doute, que cela l'avait fortement perturbé. Simon plane sur le récit du début jusqu'à la fin, il y prend une grande place. 

C'est un roman que je recommande. Il est triste, perturbant mais aussi, énormément touchant.



« C'est bien plus difficile que je pensais. Revenir sur son passé, c'est comme rouvrir des tombes. »